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Romarin

Vers la Famille des Lamiacées (Lamiaceae) ou Labiées (Labiatae)

 

Rosmarinus officinalis.

Famille des Lamiacées (Lamiaceae) ou Labiées (Labiatae). Roumanieu en Provençal, Roumani. Appelé plus rarement Rose marine, Encensier, Romarin des troubadours, Herbe aux couronnes, Bouquet de la Vierge.

Seule espèce de son genre.

 

Rosmarinus officinalis

Les Baux de Provence (Bouches du Rhône), 220 m. d'alt., le 11 Avril 2005.

Rosmarinus officinalis

Baisse Guigo du Mont Chauve (Alpes-Maritimes), 680 m. d'alt., le 23 Octobre 2005.

Rosmarinus officinalis

Massif du Lubéron (Vaucluse), 450 m. d'alt., le 21 Avril 2006.

 

Arbuste dense et touffu, sempervirens (à feuilles persistantes), très aromatique, atteignant ou dépassant 2 m.

Rameaux bruns, dressés à étalés, tortueux.

A croissance lente.

 

Feuilles résineuses opposées, linéaires, très étroites, à pointes aiguës (en aiguilles), coriaces et épaisses,

Vert foncé dessus et blanchâtres dessous, à bord enroulé et pétiole court.

 

Fleurs bleu pâle à moyen, parfois roses ou blanches.

10 à 12 mm de long, en petits bouquets axilaires de 5 à 10 situées vers le haut des rameaux.

Corolle bilabiée : la lèvre supérieure en forme de casque bifide, l'inférieure divisée en trois lobes dont le médian, élargi, forme une cuvette ou une cuillère.

Deux étamines saillantes, calice en cloche.

 

Floraison par intermittence de janvier à mai, quasiment toute l'année dans le Midi.

Riches en pollen et appréciées des abeilles (mellifères).

 

Fruit : 4 nucules.

 

Etymologie :

 

Littéralement "rose marine " ou "rosée (ros) marine" car très abondant sur les pentes à proximité de la mer où le climat est plus doux qu'à l'intérieur des terres.

Ou sumac, rhous, plante à odeur puissante, marin.

Référence à la proximité de la mer dans les deux cas alors que son voisinage immédiat n’est pas indispensable au romarin.

 

Parties utilisées :

 

Fleurs, feuilles, tiges, huile essentielle.

 

Composants, principes actifs :

 

Très riche en composants :

 

Huile essentielle dans les feuilles de 1 à 2  %  contenant: bornéol, camphène, camphre et cinéol, verbénone et alphapinène réputée pour ses propriétés antiseptiques en particulier au niveau digestif et pulmonaire.

Le camphre (bornéol) ayant une action puissante sur le système locomoteur et le coeur, il est utilisé en cas de fatigue cardiaque.

 

Tanin, substances amères, un peu de saponine.

 

Acides organiques phénols dont acide rosmarinique (2 à 3%), qui améliore la concentration et la mémoire.

En stimulant les glandes surrénales il aide à combattre l'asthénie.

 

Anti-inflammatoire, légèrement hypocholestérolémant, cholérétique (améliorant la sécrétion de la bile).

 

Bien pourvue en flavonoïdes (diosmétine, genkwanine) qui renforcent les capillaires, possède des propriétés cicatrisantes en cas d'écorchure, coupure légère ou brûlure superficielle.

 

Contient également des diterpènes phénoliques tricycliques : acide carnosolique, rosmadial, carnosol.

 

La qualité et composition de l'huile essentielle dépend du lieu et du moment de la récolte.

 

Parties utilisées :

 

Feuilles fraîches ou séchées au four à 35  40°.

 

Usages :

 

Les feuilles sont un condiment très utilisé surtout en Italie avec les fruits de mer, le porc et l'agneau, gibier, grillades, les volailles, le fameux osso bucco, matelote d'anguille, etc...

 

Des brindilles brûlant sur les braises donnent aux viandes un goût très agréable.

 

Peut étouffer l'arôme du thym, l'employer avec parcimonie si on les associe.

 

Parfume huile et vinaigre.

 

Antiseptique et antioxydante, il conserve la nourriture, aide à la digestion des graisses, entre dans les composés amaigrissants.

 

Les fleurs fraîches servent de garniture et sont cristallisées.

 

Distillées, elles donnent une eau de soins oculaires.

 

L'extrait de feuilles est présent dans l'eau de Cologne, les rinçages pour cheveux foncés, shampooings antipelliculaires.

 

Stimule le cuir chevelu.

 

Prévient les rides et tonifie l'épiderme.

Resserre les tissus.

 

Propriétés toniques, antinévralgiques, emménagogues et antirhumatismales.

 

Stimule l'appétit et active la digestion par son action sur le foie et la sécrétion biliaire.

Conseillé pour les troubles digestifs liés à une insuffisance biliaire : dyspepsie, crampes, ballonnements, constipation.

Favorise l'élimination des éléments toxiques du foie.

Action antiseptique en cas de fermentations intestinales, diarrhées, colites.

Vertus spasmolytiques: calme les spasmes d'origine digestive.

 

En usage externe :

 

Stimule et accroît la circulation  sanguine et le système nerveux central, soulage l'arthrose et les rhumatismes ainsi que les oedèmes corporels, les douleurs musculaires, contusions, torticolis, entorses et les névralgies.

Résorbe les ecchymoses.

 

Action diurétique.

 

Asthme, bronchite, toux, grippe, rhume pour ses vertus expectorantes et anti-inflammatoires.

 

Propriété tonique : en tisane dans les cas de grandes fatigues (asthénie), après une maladie infectieuse, hypotension, dépression, fatigue sexuelle  ou surmenage.

 

Le distillat de sommités florales est revigorant, antibactérien et antifongique.

 

Combat les palpitations et vertiges.

 

Aide à éliminer le cholestérol en excès.

 

A fortes doses peut avoir un effet irritant sur le système digestif et un effet toxique car il stimule les systèmes circulatoire et nerveux.

 

L’huile essentielle extraite des feuilles est utilisée en massage pour les embrocations;

En bain pour stimuler la circulation sanguine, mais étant donné qu'il est tonifiant, mieux vaut se baigner le matin car le soir, le sommeil pourrait en pâtir.

 

Attention!!! Ne jamais l'utiliser pure sur la peau.

L'huile essentielle de romarin est déconseillée en usage interne et contre indiquée chez l'enfant et la femme enceinte (substance abortive).

 

Entre dans la composition de  nombreux produits de beauté : savons, eaux de toilette, lotions capillaires, huile...

 

Les propriétés immunostimulantes du romarin ainsi que son action sur la fonction hépatobiliaire et sur le système  nerveux central devraient lui valoir le statut de plante adaptogène, c'est à dire qui aide le corps à résister et les organes à mieux fonctionner. Mais, trop connu comme aromate, il n'est pas encore pris au sérieux.

 

Au jardin :

 

Apprécie un sol léger, bien drainé, plutôt sec et calcaire et un emplacement ensoleillé.

S’adapte facilement mais craint l’humidité, assez résistant au froid.

Tolère les embruns.

Se multiplie par bouture, marcottage ou semis au printemps.

 

Nombreux cultivars horticoles aux feuilles  et fleurs diversement colorées, ports variés (prostrés et érigés) bien plus sensibles au froid que l’espèce dont ils sont issus.

 

Rosmarinus officinalis "Corsican blue", vendu souvent sous le nom de "prostratus" ou "Corse" affectionne les pentes plein Sud, sur un sol très drainant voire caillouteux.

Excepté le premier été suivant sa plantation, il ne supporte pas les arrosages.

 

Au potager, éloigne certains insectes indésirables.

 

Un lien vers le site Gerbeaud.com sur le Romarin au jardin.

 

Biologie :

 

C’est un champion de l’adaptation au climat méditerranéen : ses feuilles persistantes, petites, coriaces, étroites et se roulent  sur les bords en fonction du degré hygrométrique de l’air. Recouvertes d’un vernis luisant imperméable sur leur face supérieure, elles sont protégées de l’évaporation. Et c’est la face inférieure, perméable qui est le siège des échanges gazeux, garnie d’un feutrage blanc qui crée dans le même but une zone tampon.

 

A distance, il est toxique pour les autres végétaux dont il inhibe  la germination des graines par les  sécrétions  de ses racines; cette forme de compétition invisible mais radicale est appelée « télétoxie ».

 

Selon le terroir, la couleur des fleurs varie : le bleu pâle domine dans les Corbières; dans les calanques c'est le blanc, à Collioure le blanc bleuté, rose à Cazorla en Espagne et bleu lumineux en Sardaigne.

Ceux au bleu le  plus soutenu poussent en Corse.

 

Il adopte un port prostré près de Bonifacio et d'une façon générale dès qu'il pousse en terrain fortement pentu.

A proximité de la mer les embruns limitent aussi sa croissance.

Il se marcotte facilement dans les fissures et les rocailles et constitue un couvre sol remarquable.

 

Très apprécié et visité par les abeilles qui produisent grâce à lui un miel très parfumé.

 

Tradition et histoire :

 

Utilisé dès l'Antiquité comme plante aromatique et médicinale mais aussi comme plante de culte.

 

Symbole de l'immortalité de l'âme  pour les Egyptiens car son feuillage est persistant (sempervirens).

 

Appelé "libanotis ", encens,  par les Grecs qui le considéraient comme un antiseptique contre la peste.

 

Pour les Romains, il était un génie protecteur envoyé par Jupiter sur Terre.

Leurs prêtres en brûlaient des rameaux lors des rites de purification.

Herbe de l'amour et de la félicité; la coutume d'en porter une couronne le jour de son mariage et d'en planter un brin a perduré jusqu'au Moyen Age.

 

Longtemps considéré dans le Midi comme le symbole de la fidélité, de l’amitié et du souvenir.

 

Archigène de Syrie, médecin, fut à l'origine de la première tentative d'extraction de l'huile essentielle vers 100 avant Jésus Christ.

 

Symbole du souvenir, se retrouve dans les cérémonies de mariage, funérailles et décoration de Noël.

 

Au Moyen Age, il était considéré comme bénéfique et on en ornait donc les nourrissons le jour de leur baptême.

Aux XIV et XVème siècle, les mariés en portaient des couronnes dont on plantait souvent un brin en terre.

S'il prenait racine, c'était de bon augure pour le jeune couple.

 

Introduit par les moines bénédictins dans nos régions, il figurait parmi les 89 plantes médicinales dont Charlemagne imposa la culture  dans le "Capitulare Villis et Curtis" au IXème siècle.

 

Au XIIIème siècle, Arnauld de Villeneuve, de l'Ecole de Médecine de Montpellier réussit à obtenir l'essence de romarin en solution alcoolique.

 

De réputation médicinale fort ancienne de nombreuses formules anciennes lui attribuaient le pouvoir d’accroitre la mémoire et de ranimer les esprits fatigués, pouvoir confirmés par l’analyse de ses composants (voir plus haut).

Le « Branke’s Herbal » de 1525 compile une longue liste de remèdes, conseils pratiques et superstitions, notamment celle consistant à mettre des brins de romarin sous son lit pour ne pas faire de cauchemar.

On en faisait aussi des lotions cosmétiques en le faisant bouillir dans du vin; en entourer sa jambe guérissait de la goutte et en boire dans du vin chaud soignait la toux ou la perte d’appétit.

 

Au XVIIème siècle, la reine Isabelle de Hongrie aurait retrouvé sa jeunesse et se serait mariée à un âge fort avancé grâce à une préparation appelée depuis "eau de la reine de Hongrie" associant diverses plantes dont le romarin (fleurs distillées dans de l 'alcool) .

La recette lui en aurait été révélée par un ange.

Selon une autre version, cette célèbre « eau de Hongrie »aurait été inventée par un moine pour cette même reine, appelée parfois Elisabeth qui aurait été guérie d’une paralysie en s’en frottant quotidiennement le corps.

Cette eau de jouvence fut prescrite durant des siècles par les médecins et utilisée notamment par Louis XIV, sa cour, Madame de Sévigné, etc..

 

Avec d'autres Lamiées, entra dans la composition du "vinaigre des quatre voleurs", très en vogue dès le XVIIème siècle  comme antiseptique.

Il aurait été élaboré par quatre malandrins Toulousains ou Marseillais pour pouvoir dévaliser sans danger les mourants lors des épidémies (de peste notamment).

 

En Espagne protègerait contre le mauvais sort.

 

Aurait protégé la Vierge Marie lors de la fuite en Egypte, de sorte que ses fleurs, blanches à l’origine auraient pris par la suite la couleur bleu ciel de son manteau.

 

Les guérisseurs d'Amérique Centrale utilisent l'huile de romarin pour éloigner les insectes et déclencher les règles.

 

Habitat :

 

Sols drainés, au soleil : maquis et garrigues, broussailles sèches, bois clairs, rochers maritimes et dunes fixées.

Préfère les sols marneux pas trop durs.

Plus fréquent dans les garrigues; sur terrain calcaire record de taille, dans les maquis faisant retour à la forêt, sur terrain siliceux.

De 0 à 1500 m d’altitude.

 

 

Distribution géographique :

 

Toute la Méditerranée, Chypre et Liban inclus.

Très cultivé et naturalisé dans les jardins.

 

 

 

Vers la Famille des Lamiacées (Lamiaceae) ou Labiées (Labiatae)

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