L’école buissonnière

 

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Les Genévriers (1ère partie)

Vers la Famille des Cupressacées (Cupressaceae)

 

Sommaire :

Le genre Juniperus

- Juniperus communis (Genévrier commun)

- Juniperus nana (Genévrier nain)

- Juniperus oxycedrus (Cade, Genévrier oxycèdre)

- Juniperus phoenicea (Genévrier de Phénicie)

- Juniperus thurifera (Genévrier thurifère)

- Autres espèces de Genévriers

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Le genre Juniperus

 

Le genre Juniperus ou genèvrier comprend 60 espèces d' arbres ou arbustes à feuillage persistant et aromatique répartis dans tout l'hémisphère Nord en Europe, Asie et Amérique du Nord, de la bordure méridionale de l'Arctique jusqu'à l'Atlas, au Caucase et à l'Himalaya.

La plupart conservent des feuilles juvéniles (aciculaires, pointues, souvent groupées par 3 et disposées sur plusieurs plans; leur base étroite ne masque pas les rameaux bruns).

Le feuillage juvénile en aiguille se transforme parfois  avec l'âge en écailles.

 

Ce sont les seuls membres de la famille à porter des baies résultant de la fusion des écailles charnues du cône.

Cônes mâles petits, solitaires ou en groupe,

Cônes femelles et mâles sur la même plante ou pas, sphériques avec de 3 à 8 écailles devenant ligneuses à maturité en 1 à 3 ans.

Bois odoriférant comme celui du cèdre.

Plusieurs espèces ont des propriétés curatives, antiseptiques et diurétiques entre autres.

Au jardin, situation ensoleillée et sol bien drainé.

Multiplier par bouturage, marcottage ou semis, les cultivars peuvent être multipliés par greffage.

 

Etymologie :

 

Juniperus serait une altération latines de termes celtes signifiant " buisson âpre" car ses petites baies sont amères.

 

Biologie :

 

Les genévriers  dotés de feuilles en aiguilles comme les deux espèces suivantes se prètent à des usages  médicinaux, alimentaires ou cosmétiques.

Ceux à écailles imbriquées comme Juniperus phoenicea sont par contre toxiques.

 

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Genévrier commun

 

Juniperus communis (Linné, 1753). Appelé Genévrier commun, Genièvre, Genibre, Thériaque des paysans.

Famille des Cupressacées (Cupressaceae).

 

Ci-dessous, le Genévrier commun (à gauche) et le Cade ou Genévrier oxycèdre (à droite) :

Juniperus communis

Mont Chauve - Baisse Guigo (Alpes-Maritimes) 730 m. d’alt. , le 10 Février 2007.

 

Arbuste dense, grisâtre (gris bleu)  de 2 à 3 m. en moyenne, pouvant atteindre 5 m. de hauteur, exceptionnellement 12 m..

Croissance très lente.

Souvent ramifié dès la base ,formant des buissons étalés ou érigés.

Parfois bas et large, à plusieurs sommets.

Plants mâles généralement coniques, plants femelles étalés.

Ecorce brun gris, très fibreuse et pelucheuse.

Rameaux brun rouge au bout d'un an.

Feuilles toujours en aiguilles, de 10 à  20 mm de long  maximum, par trois, avec une bande blanche sur le dessus , face interne concave et un canal contenant l'huile essentielle.

Odeur de pomme.

Floraison de Mars à Avril ou de Mai à Juin pour les zones plus nordiques.

Fleurs jaunes, en petits chatons à l'aisselle des feuilles.

Cônes ovoïdes à arrondis, de 5 à 7 mm (maximum 9 mm) , d'abord verts puis noirs et couverts d'une pruine bleuâtre à maturité, au bout de 2 à 3 ans, contenant  de 1 à 3 graines brun clair, anguleuses, allongées à peau épaisse.

Appelés "baies de genièvre".

Ce qui permet de les différencier de ceux de la Sabine ou Savignier Juniperus sabina qui est une plante entièrement toxique renfermant une toxine, le sabinol.

Cônes mâles généralement solitaires.

 

Juniperus communis

Mont Chauve - Baisse Guigo (Alpes-Maritimes) 730 m. d’alt. , le 10 Février 2007.

Juniperus communis

Mont Chauve - Baisse Guigo (Alpes-Maritimes) 730 m. d’alt. , le 10 Février 2007.

 

Principes actifs :

 

Contiennent une huile essentielle aromatique très riche (environ 1% en moyenne, de 0,5 à 2 %) similaire à l'essence de térébenthine et riche en monoterpènes notamment terpènes 4-ol, des flavonoïdes, des tanins et des substances auxiliaires dont 3% environ de sucre inverti.

Principes amers.

 

Usages :

 

Les cônes ou baies de genièvre sont utilisés pour produire l'essence de genièvre et parfumer certains plats dont la choucroute, les pâtés et terrines, les plats de porc et le gibier ainsi que les marinades qui vont avec.

 

Parfument les conserves au vinaigre.

 

Après distillation, elles constituent la base aromatique du gin,alcool inventé par les Hollandais puis adopté par les Anglais : le mot gin est une abréviation de holland's geneva, jeneverde  désignant le genièvre en Néerlandais.

Aromatise aussi l'eau de vie de genièvre et de l'aquavit ainsi que de la chartreuse.

 

Les rameaux sont utilisés pour fumer certaines charcuteries.

 

Le bois très résistant est utilisé en sculpture, marquetterie et le tournage.

 

Donnent une teinture brune.

 

Baies antiseptiques, anti-inflammatoires et digestives, également bénéfiques pour traiter rhumatismes, goutte, arthrite et coliques.

 

L'huile a des propriétés antiseptiques, diurétiques et désintoxicantes qui combat la cystite, l'acné, l'eczéma, le psoriasis, la cellulite et les rhumatismes.

 

S'utilise en infusion.

 

C'est l'agent diurétique le plus utilisé dans les maladies du système urinaire et l'hydropisie et des oedèmes grâce à la teneur de la baie en terpènes .

 

Ne doit pas être prise pendant plus de 3 à 5 semaines car une utilisation plus longue peut provoquer une difficulté à uriner (la miction), l'élimination de l'albumine dans l'urine (albuminurie) et des troubles rénaux.

 

Usage interne proscrit en cas de grossesse car stimulent l'utérus ou de troubles rénaux (néphrites et insuffisance rénale).

 

A des vertus toniques et digestives.

 

Utilisée pour traiter les troubles digestifs car les principes amers  stimulent la sécrétion de la bile et améliore l'appétit.

Traite les flatulences et la dyspepsie.

 

Boire de la liqueur de Genévrier est recommandé même aux personnes bien portantes.

 

Employée quoique moins fréquemment pour ses propriétés antiseptiques et diaphorétiques pour traiter les maladies liées au refroidissement.

 

En usage externe s'emploie pour traiter les rhumatismes musculaires, tendons douloureux (tendinites), muscles ankylosés (myalgies) et névralgies sous forme d'infusion ou comme extrait alcoolique des baies en friction ou ajouté à l'eau du bain a effet relaxant et qui soulage.

 

Utilisé aussi dans le traitement des aphtes.

 

Cônes et rameaux contiennent des alcaloïdes utilisés en médecine.

 

Aurait une action sur le diabète d'après de études menées sur des souris, qui a montré une action significative de la réduction du taux de sucre dans le sang chez des sujets sains comme chez des diabétiques.

Cette action s'explique par une augmentation  de la consommation périphérique de glucose.

Le diabète étant en augmentation constante, cette découverte  pourrait être d'une grande importance dans l'avenir.

 

Parties utilisées :

 

Fruit, racine, tige, huile essentielle.

Les baies sont ramassées à l'automne (Octobre Novembre) et employées sèches ou fraîches.

Leur conservation est délicate.

 

Traditions, histoire :

 

Symbole de protection depuis les temps bibliques, cf (I Rois, XIX, 4) extrait de l'Ancien Testament : "Elie partit  pour un jour dans le désert et il vint s'asseoir sous un genévrier".

 

Dans l'Europe du Moyen Age, on faisait brûler son bois pour se protéger du démon ainsi que de la peste (d'où son nom nom de thériaque).

 

On croyait qu'abattre un genévrier entraînerait une mort brutale dans la famille dans l'année qui suivrait.

 

Propriétés médicinales déjà connues des Grecs et Romains.

 

Nicholas Culpeper les recommande comme contrepoison "pour résister aux pestilences" et comme "excellent moyen de lutter contre les morsures des bêtes venimeuses".

 

Les Amérindiens brûlaient les aiguilles odorantes comme un encens et le faisaient bouillir pour lutter contre les refroidissements, notamment l'espèce Juniperus virginiana ou cèdre rouge dont l'huile est extrêmement toxique.

 

Les baies sont très appréciées des grives en saison froide.

Les Caussenards (habitants des Causses, dans le Massif Central) en font l'appât de leurs tendelles (pièges assez primitifs, où la chute d'une pierre plate provoque la mort).

Les grives sont un mets de choix, on peut supposer que les baies de genièvre contribuent à leur saveur.

 

Biologie :

 

Le genévrier commun est une plante dioïque  c'est à dire que les fleurs mâles et femelles se trouvent sur des sujets différents.

La fructification est correcte mais la faiblesse locale de la régénération du genévrier est inquiétante.

 

Habitat :

 

Croît aussi bien sur des terrains calcaires que sur des terrains siliceux ou sableux.

Caractérise les milieux secs, les landes à callune, s'installe dans les endroits dégagés, sur les coteaux, les landes à bruyères ou à sphaignes, les herbages, les abords des tourbières, les clairières et les pâturages secs.

Pentes rocailleuses, bois (pousse en sous bois dans les forêts ouvertes), remplaçant généralement Juniperus oxycedrus aux altitudes plus élevées.

En zones fraîches : fond de bassins, versants nord des collines.

De la plaine à la montagne jusqu'à 1 800 m d'altitude.

Dans le Sud, uniquement sur les reliefs.

Au delà, est remplacé par une autre espèce au port étalé, ou adopte lui même un port prostré (voir plus bas).

 

Distribution géographique :

 

Toute la Méditerranée sauf l'extrême Est, les îles Baléares, La Crète et Chypre.

C'est le genévrier commun qu'on trouve dans de nombreuses régions d'Europe et jusqu'en Asie Occidentale.

Largement répandu dans l'hémisphère boréal.

C'est le seul conifère originaire à la fois d'Eurasie et d'Amérique du Nord où il est présent jusqu'au cercle arctique; présent également en Afrique du Nord.

Présent en France dans toutes les régions, mais plus ou moins commun...

Assez rare dans notre département (Alpes Maritimes), tout du moins bien moins fréquent que le Cade.

Commun et très  répandu dans le Parc National des Cévennes et les grandes Causses où il forme des populations assez denses sur la dolomie (roche formée par des carbonates doubles de calcium et de magnésium).

 

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Genévrier de Phénicie

 

Juniperus phoenicea (linné, 1753). Appelé Genévrier de Phénicie, Genévrier de Lycie, Genévrier rouge, Lycien.

Famille des Cupressacées (Cupressaceae).

 

Juniperus phoenicea

Aigaliers (Gard) 200 m. d’alt. , le 6 Mars 2007.

Juniperus phoenicea

Vallon du Cairos (Alpes-Maritimes) 750 m. d’alt. , le 16 Février 2007.

Juniperus phoenicea

Mont Chauve - Baisse Guigo (Alpes-Maritimes) 750 m. d’alt. , le 18 Mars 2007.

 

Ci-dessous, des Genévriers de Phénicie nombreux dans les gorges de l’Ardèche. Notez la différence d’aspect entre ceux qui poussent sur des terrains plats et celui qui joue les acrobates dans une vertigineuse falaise !

Juniperus phoenicea

Gorges de l’Ardèche - St Marcel - Grosse-Pierre (Ardèche) 230 m. d’alt. , le 26 Mars 2011.

Juniperus phoenicea

Gorges de l’Ardèche - St Marcel - Grosse-Pierre (Ardèche) 230 m. d’alt. , le 26 Mars 2011.

Juniperus phoenicea

Gorges de l’Ardèche - St Marcel - Grosse-Pierre (Ardèche) 230 m. d’alt. , le 26 Mars 2011.

Juniperus phoenicea

Gorges de l’Ardèche - Maison Réserve Madeleine (Ardèche) 220 m. d’alt. , le 9 Octobre 2010.

 

Petit arbre ou arbrisseau monoïque à feuillage persistant pouvant atteindre 8 m., 2 m. en moyenne, bien moins si il pousse dans les anfractuosités des falaises qu'il affectionne.

Souvent buissonnant et rampant.

Ressemble au Cyprès avec ses rameaux un peu aplatis recouverts d'écailles, mais ses fruits rappelant ceux du Cade permettent de les différencier.

Ecorce brun gris, s'exfoliant en lambeaux étroits.

Rameaux fins et arrondis.

Aiguilles de 5 à 14 mm de long à l'état juvénile, verticillées par 3.

Feuillage adulte en petites écailles de 0,7 à 1 mm (maximum 2 mm), échancrées et appliquées, fortement imbriquées sur la tige.

Disposées en 4 rangées, appliquées, obtuses ou parfois pointues (ovales à rhomboïdales) .

Vert foncé, à marge membraneuse et sillon glanduleux au revers.

Floraison de Février à Mars Avril.

Inflorescences en massue, unisexuées.

Fleurs femelles solitaires, insignifiantes à l'extrémité des rameaux.

Cônes bacciformes arrondis à ovoïdes, de 8 à 14 mm de diamètre, noirâtres au début puis vert jaunâtre et enfin brun rouge foncé légèrement pruinés à maturité (deuxième année).

Contiennent de 3 à 9 graines.

 

Juniperus phoenicea

Mont Chauve - Baisse Guigo (Alpes-Maritimes) 750 m. d’alt. , le 18 Mars 2007.

Juniperus phoenicea

Mont Chauve - Baisse Guigo (Alpes-Maritimes) 750 m. d’alt. , le 18 Mars 2007.

Juniperus phoenicea

Vallon du Cairos (Alpes-Maritimes) 750 m. d’alt. , le 16 Février 2007.

 

Deux sous espèces adaptées à deux niches écologiques mais difficiles à distinguer : phoenicea (plaines, collines, montagnes) et turbinata (littoral).

 

Habitat :

 

Terrains rocailleux secs, rivages, pinèdes, dunes ou certains matorrals sur dalles calcaires de préférence mais aussi acides.

Falaises calcaires et dolomitiques.

Les sujets du bord de mer sont parfois entièrement prostrés.

Prostrés aussi dans les stations exposées au vent.

Fréquent, parfois dominant dans les maquis de plantes basses, surtout près de la mer.

Espèce compagne dans beaucoup d'associations de végétaux à feuilles persistantes, notamment les sous bois de la pinède ou les rocailles à sauge des côtes dalmates.

Dans notre région des Alpes Maritimes, ne se rencontre pas en bord de mer, mais plutôt dans l'arrière pays où il pousse fréquemment dans les anfractuosités de rochers, sur des pentes bien plus escarpées que les deux espèces précédentes.

Rencontré dans le même type d'emplacement à Fontaine de Vaucluse, Vénasque où il éclipsait les deux espèces précédentes.

 

Distribution géographique :

 

Plus rare sauf localement (voir plus haut), souvent en compagnie du Romarin (pas dans les Alpes Maritimes car ils ne partagent pas la même zone...).

Toute la Méditerranée, îles Canaries.

Arbre important des forêts sèches, comme en Afrique du  Nord où il résiste très bien à la sécheresse et monte jusqu'à 2200 m. d'altitude.

 

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Vers la Famille des Cupressacées (Cupressaceae)

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