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Les Lauriers

Vers la Famille des Lauracées (Lauraceae)

 

Sommaire :

Le Genre Laurus

- Laurus nobilis (Laurier-sauce, Laurier noble, Laurier commun)

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Le Genre Laurus

 

Le genre Laurus compte deux espèces d'arbres ou d'arbustes persistants dans la région méditerranéenne, des îles Canaries et des Açores : Laurus nobilis et Laurus azorica (synonyme Laurus canariensis).

 

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Laurier-sauce

 

Laurus nobilis, Laurier-sauce, Laurier noble, Laurier à jambon, Laurier commun, Laurier vrai, Laurier d'Apollon, Laurier de César, Laurier des poètes.

Famille des Lauracées (Lauraceae).

 

Sospel - Olivetta (Alpes-Maritimes), 350 m. d’alt., le 23 Février 2008.

 

Espèce dioïque.

Arbre ou arbuste très ramifié pouvant atteindre 10 m. voire même 20 m. dans les habitats qui lui conviennent, plus généralement haut de 2 à 3 m.

Silhouette conique, plus buissonnante dans les régions plus froides.

Feuillage persistant (sempervirens).

Ecorce lisse, gris brun clair à noire, rameaux glabres, verts la première année puis devenant gris tout en restant lisses.

Feuilles alternes, 5 à 12 cm, oblongues, lancéolées, pointues,  entières, coriaces, légèrement ondulées au bord et comportant quelques minuscules dents, vert foncé luisant dessus et vert pâle mat dessous, aromatiques et  pourvues de glandes à huile.

 

Col d’Uglas (Gard), 450 m. d’alt., le 8 Avril 2008.

 

Fleurs jaune verdâtre, petites et pédonculées, en petits bouquets axillaires, issues de bourgeons globuleux jaunes saillants, à 4 pétales, mâles et femelles mais sur des  plantes séparées.

Floraison en  Mars-Avril ou Mai.

 

Saumane (Vaucluse), 200 m. d’alt., le 2 Mars 2009.

Col d’Uglas (Gard), 450 m. d’alt., le 8 Avril 2008.

 

Baies ovales (drupes), de la taille d'un gros pois ou d'une petite olive (12 mm), vertes puis noir violacé et brillantes  à maturité (en automne) et ne contenant qu'une graine.

Ces baies ne sont pas comestibles.

 

Sospel - Olivetta (Alpes-Maritimes), 350 m. d’alt., le 23 Février 2008.

 

Vit en moyenne une centaine d'années.

 

Existent trois cultivars :

"Angustifolia" (à feuilles étroites, littéralement) à feuilles ondulées de moins de 2 cm de large, rare.

"Aurea" à feuilles jaunes durant l'hiver et le printemps, rare bien que plus rustique que l'espèce type.

"Saratoga" qui peut être conduit en arbre à tronc unique.

Leurs feuilles sont utilisées comme celles du laurier sauvage.

 

Etymologie :

 

Viendrait du celtique blawr, vert.

 

Histoire et traditions :

 

Selon la mythologie grecque, Daphné, chaste et belle nymphe,ne pouvant se soustraire aux assuiduités d'Apollon (dieu des arts, du soleil et de la divination) demanda aux dieux de la transformer en laurier.

Fort chagriné de cette métamorphose, il fit de ce végétal son emblème.

Dès lors ses prêtresses, les vainqueurs de jeux donnés en son honneur (athlètes), les héros et les soldats, les poètes et les savants furent couronnés de laurier.

 

Réputé comme ayant des vertus prophétiques, les devins en mâchaient quelques feuilles avant de rendre leurs oracles.

C'est parait il pour cette raison qu'on ne met jamais plus de deux feuilles dans un plat pour le parfumer.

Il favoriserait sinon les rêves prémonitoires.

 

Dans le temple d'Apollon, la Pythie de Delphes transmettait les messages du dieu aux humbles mortels ce qui lui conférait ainsi qu'au clergé un pouvoir considérable.

Le temple étant construit sur une faille volcanique, on pense que les transes ainsi que les gémissements, cris étranglés ou messages fumeux (dans les deux sens du terme puisqu'elle était entourée de fumées et cachée à la vue du public par des voiles vaporeux, mystère oblige) étaient dus à des émanations d'éthylène remontant des entrailles de la terre..

Elle était donc en fait saoule...

 

Naquirent d'innombrables légendes sur ses pouvoirs prétendus et supposés :

Théophraste rapporte qu'en mettre une feuille dans la bouche protégeait des malheurs et calamités.

 

A l'époque romaine, il avait la réputation de protéger de la foudre; en cas d'orage, l'empereur Tibère se couvrait toujours la tête de branches de laurier  pour s'en préserver.

Cette croyance a perduré au Moyen Age, en atteste le dicton "Foudre ne choit sur le lorier".

 

Pour les Romains, il symbolisait le triomphe et la gloire, la victoire et la réussite; ils en couronnaient les statues d'Hercule, Bacchus et Apollon ainsi que les généraux victorieux.

Les avenues menant aux palais des empereurs en étaient bordées.

Après une victoire, le messager transmettait à Rome une lettre accompagnée de rameaux de laurier, litterae laureatae.

 

Symbole de paix et de prospérité avec l'olivier.

 

Considéré comme la panacée, il était consacré au dieu grec de la médecine et de la chirurgie, Asclepios.

 

Autrefois, lors des distributions des prix, les lauréats étaient couronnés de laurier portant des baies "bacca laureati" ce qui a donné les mots bachelier, baccalauréat (créé en 1808 par Napoléon), lauréat .

Autre version :"baccalauréat "a été forgé au Moyen Age en mixant le francisque "bachelier" avec deux mots latins de consonnance voisine bacca et laurus.

 

S'endormir sur ses lauriers...

 

Lors des fêtes des Saturnales célébrées entre le17 et le 23 Décembre, à l'époque du soltice d'hiver, les Romains décoraient leurs demeures avec des branches de laurier.

Avec l'avènement du christianisme, il devient le symbole de la vie éternelle avec d'autres plantes à feuillage persistant et était largement employé our embellir maisons et églises à l'époque de Noël.

 

Considéré comme capable de purifier l'air pendant sa croissance.

 

Introduit en Europe du Nord depuis le bassin méditerranéen, sa flatteuse réputation le suivit; Nicholas Culpeper, au XVIIème siècle écrit à son sujet:

"Ni sorcière, ni démon, ni tonnerre, ni éclair ne peut atteindre un homme près duquel se trouve un laurier."

 

Des branches de laurier sec sont utilisées pour les aspersions d'eau bénite lors des rites d'exorcisme catholique.

Biologie :

 

Bois et feuilles éclatent en brûlant du fait de leur richesse en huile.

 

Parties utilisées :

 

Feuilles, fruits, bois, huile essentielle.

On peut récolter les feuilles tout au long  de l'année, mais il est préférable de les faire sécher pour en supprimer l'amertume.

Séchées à l'abri de la lumière, elles conserveront leur couleur.

 

Usages :

 

Les feuilles sèches sont utilisées en cuisine et préférées aux fraîches qui lâchent un peu d'amertume.

 

Il fait partie du fameux bouquet garni, indispensable aux courts bouillons, crustacés, poissons, marinades, civets et daubes, pot au feu, râgouts ,rôti de porc, chiche kebab Nord Africain, paella..

Parfume  pâtés, terrines, viandes blanches, brochettes et grillades.

Parfume aussi les cornichons, le vinaigre, la moutarde.

Relève également les entremets glacés ou les coulis sucrés.

 

Une seule feuille suffit pour un plat familial.

 

Elles facilitent la digestion mais peuvent être légèrement narcotiques.

 

Le bois brûlé donne du goût aux aliments fumés, notamment les jambons.

 

En usage externe :

 

Une décoction de feuilles dans l'eau du bain combat les douleurs dans les membres.

Appliquée en compresses chaudes, soulage les névralgies, rhumatismes, goutte et contusions.

En fumigation contre la sinusite.

Gargarismes tièdes sucrés au miel contre les maux de gorge.

 

En usage interne (tisane) :

 

Stimulant, il est utilisé contre la fatigue et l'asthénie.

Facilite la digestion en cas d'aérophagie, fermentations intestinales, ballonnements, digestation lente, éructations .

Antiseptique et sudorifique.

Pour stopper les premiers symptômes de la grippe et lutter contre la fatigue provoquée  par une maladie virale.

Bronchite, toux.

Douleurs des règles.

Sédatif, il aide à combattre l'insomnie.

Rhumatismes, goutte.

 

Les feuilles sont faiblement insecticides.

 

Les drupes donnent une huile grasse utilisée en savonnerie.

Récoltées en Octobre ou Novembre, elles renferment du "beurre de laurier", une substance grasse qui soulage en usage externe les douleurs articulaires et les rhumatismes (antalgique).

 

L'huile essentielle de feuilles est utilisée contre entorses et rhumatismes articulaires mais peut irriter la peau.

En usage externe, elle aide à calmer la douleur des stomatites et des aphtes.

Préconisée (uniquement sous contrôle médical) en cas de grippe, infection ORL et de candidose (antibactérienne, antivirale et fongicide).

 

Des études menées à la fin des années 1980 sur la capacité des plantes a empêcher la propagation des bactéries ont montré que le laurier était une des plus efficaces.

 

Actuellement des études sont menées par des chercheurs Japonais sur l'activité du cinéole dans la lutte contre le cancer et en particulier la leucémie.

 

Dans la médecine arabe il avait le pouvoir de guérir l'épilepsie et d'empêcher l'ivresse.

 

Bois utilisé en sculpture.

 

Un lien intéressant sur les propriétés digestives du laurier :

http://www.consumer.es/web/es/alimentacion/aprender_a_comer_bien/curiosidades/2009/12/08/189749.php

 

Principes actifs :

 

Les feuilles renferment des tanins et des principes amers et 1% d'huile essentielle riche en cinéole (substance aromatique).

Plus abondante dans les baies (2 à 3 %) dont on tire le beurre de laurier, solide à température ambiante et composé d'acides laurique, oléique, palmitique et linoléique.

 

Habitat :

 

Terrains rocailleux, ravins, vallées humides, ripisylves (forêts des bords de rivières), fourrés, souvent planté.

 

Distribution géographique :

 

Originaire d'Asie Mineure, il pousse spontanément dans le bassin méditerranéen, jusqu'à 1 200 m. d'altitude environ.

Cultivé dans toute la Méditerranée pour son feuillage aromatique.

Planté en sujet isolé ou en haie partout où le climat est assez doux.

 

Ne pas confondre :

 

Le Laurier rose (Nerium oleander) dont les feuilles sont un poison violent,

Le Laurier cerise (Prunus laurocerasus), arbuste aux feuilles persistantes, épaisses et ovales, d'un vert sombre et qui sont très toxiques,

Le Laurier du Portugal (Prunus lusitanica)

Le Laurier de Californie (Umbellularia californica)

Le Laurier benzoin (Lindera benzoin)

Le Laurier des bois (Daphne laureola)

Le Laurier des moutons (Kalmia angustifolia)

Le laurier d'Alexandrie (Danaea racemosa)

Le Laurier-tin (Viburnus tinus), arbrisseau des garrigues du Midi, au feuillage vert foncé dont les petites baies rondes, noires, sont très purgatives avec le seul Laurus , Laurus nobilis, le Laurier sauce ou Laurier d'Apollon dont la feuille est la seule à dégager une odeur aromatique et agréable quand on la coupe en deux.

 

Nul n'étant prophète en son pays, c'est dans le Nord  qu'il est le plus apprécié au point d'être considéré comme une star des terrasses les plus élégantes de Paris ou Bruxelles.

Mettant à profit sa grande résistance à la taille, on le façonne en colonne ou boule selon l'art des topiaires (tailler en Mai).

On le rentre l'hiver en serre froide (si les températures baissent à -10°).

 

Dans le Sud, il se sème spontanément et peut se trouver en pleine nature.

On peut aussi le bouturer en prélevant des rameaux en hiver ou en marcottant les branches basses.

Parfaitement adapté à la sécheresse, il peut dépasser 15 m. de hauteur et fleurit discrètement en Mars-Avril.

Ses feuilles aromatiques sont absolument indispensables à la cuisine méditerranéenne.

 

Culture :

 

Demande un sol fertile, relativement humide, mais bien drainé, un emplacement ensoleillé.

Même s'il résiste au gel, a besoin d'être protégé en hiver car le gel sévère peut abîmer son feuillage.

Tolère la proximité de la mer.

 

 

 

Vers la Famille des Lauracées (Lauraceae)

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